28 août 2008, LE grand soir dans les Pyrénées...
Déçu de ne pas pouvoir m’inscrire sur l’UTMB, je suis en train de lire un magazine de trail quand mes yeux s’arrêtent sur un petit article, affichant un Ultra Trail « Grand Raid des Pyrénées » de
La décision prise, il me reste 6 mois pour me préparer.
Départ de Brest le mercredi 27 août avec Aurélie, ma femme, qui me soutient depuis le début de cette aventure. J’emporte un sac plus gros que pour deux semaines de vacances.Voyage en train de nuit jusqu’à Tarbes (ce n’est pas le plus reposant avec des vacanciers qui ne pensent qu’à faire la fête)
Pas une minute à perdre, une douche et après un petit déjeuner dans la famille, départ pour Vielle-Aure, le paysage change, les Pyrénées sont là, on se rapproche du village et le stress se fait de plus en plus oppressant.
En arrivant, rien ne suppose qu’il va s’y dérouler un trail de cette envergure (pas de banderoles, pas d’affiches) mais on reconnaît vite les sacs à dos caractéristiques des trailleurs qui convergent vers l’endroit ou est délivré le fameux sésame.
Dix minutes d’attente, tout le matériel est ok.
Ca y est le dossard est là enfin, avec en cadeau, un tee-shirt tout simple (l’organisation a du garder les sous pour le cadeau finisher…)
L’après midi repos et préparation des sacs pour les bases vies de Villelongue et la Mongie (vêtements, chaussures de rechange, barres de céréales…) je ne suis pas très bavard.
Je connais pourtant par cœur ce que je dois mettre dans les sacs, mais ça va me prendre beaucoup de temps.
Difficile de dormir avec ce stress qui monte, je commence à cogiter… que c’est stressant de partir dans l’inconnu !
Juste six mois de préparation dans les alentours de Brest (pas facile de trouver du dénivelé), et un trail de
17h, le reste des supporters arrivent : mes parents vont m’aider à me changer les idées.
19h, pasta parti avec les autres coureurs.
Retour à la voiture, je ne tiens plus en place j’ai du mal à me concentrer sur les derniers préparatifs.
A l'unisson, les supporters se recueillent et se restaurent
Vaisselle par l'intendance
21h, en tenue je me dirige vers le briefing.
La salle est trop petite, le stress plus la chaleur dans la salle et je ne retiendrais presque rien du briefing.
Une photo avec les autres bretons.
Il ira loin ...
Un dernier au revoir à Aurélie et aux paparazzis.
22h, 230 coureurs au départ. Depuis le temps que j’attendais cet instant !
Sans musique, mais sous les applaudissements, nous nous élançons… Surtout ne pas partir trop vite, le stress est parti d’un seul coup. Les premiers km entre route et chemins puis on monte une piste de ski.
La première difficulté surprend tout le monde par la brutalité du dénivelé.13km et 1400m+
Premier rav. Col du Portet 00h10 Mes parents sont là, j’effraie ma mère car avec la frontale elle ne me reconnait pas.
L'ascension du Col, cela fatigue n'est-ce pas?
Une heure d’avance sur l’horaire prévu mais je me sens bien, je continue sur ce rythme. Je ne vais pas tarder à le payer. Arrivé au lac de l’Oule il y a des lumières qui vont dans tous les sens. Personne ne trouve les rubalises, des groupes se forment avec chacun son idée sur la direction à suivre.
J’ai tellement regardé de fois la carte que j’arrive à prendre la bonne direction à l’instinct. J’augmente mon allure pour rattraper un groupe et ne pas rester seul cette nuit.
Dans la montée d’ Hourquette Nère, je paye cash me erreurs du début, frissons, étourdissement je décide de laisser partir mon groupe et m’assois 5 mn.
Ca commence bien !!!
Presque torse nu je repars doucement. C’est un ultra je le sais, il y des coups de moins bien, il faut s’accrocher ça va passer.
La descente vers Tournabou est très technique. Impossible d’allonger la foulée, tout le monde râle mais je me rends compte que ça me permet de récupérer !
04h12 Tournabou, deuxième rav. J’ai perdu toute mon avance mais je me sens beaucoup mieux je vide mon camelback de son contenu énergétique et le remplis d’eau plate. Je repars avec de meilleures sensations. Quel plaisir de courir dans cette nuit noire sans trop de coureurs.